Le plus grand HAVRE du Cotentin abrite une commune riche en HISTOIRE et propice aux balades, à TERRE comme en MER.
Très tôt en activité, il participe à la vie économique florissante de la contrée. Pêche côtière, hauturière (armement pour Terre-Neuve), école de navigation, échanges commerciaux grâce à la foire de Montmartin, protection assurée par le château : il semble avoir tous les atouts.
En 1871, le mouvement commercial du port se traduit encore par l’entrée de 960 bateaux représentant 21000 tonnes de marchandises, essentiellement le transport de pierres à chaux et de chaux éteinte vers la Bretagne et l’importation de charbon pour les fours à chaux.
Mais son activité chutera brusquement à la fin du 19ème siècle, par suite de l’augmentation du tonnage des navires incompatible avec les faibles hauteurs d’eau : l’apparition de la marine en fer et à vapeur lui sera fatale.
Au début du 20ème siècle, il subira plusieurs tempêtes.
Actuellement, son activité est uniquement tournée vers la plaisance (90 mouillages).
A la suite de la bataille navale de la Hougue (1692), Pontchartrain, secrétaire d’Etat à la marine fait inspecter les côtes du Cotentin. Voilà ce que dit Phelypeaux de Regnéville en 1694.
« [Reniéville] est un port où il ne peut point entrer de bâtiments qui tirent plus de 12 pieds d’eau. Encore n’est-ce que pendant les grandes marines, et ils eschouent deux heures après la pleine mer. Aussy il ne navigue ordinairement dans ce port que des barques depuis 30 jusqu’à 50 tonneaux, et qui tirent depuis six jusqu’à huit pieds et demy d’eau, si bien qu’elles peuvent avoir cinq ou six jours de la vive eau a chaque lune pour entrer et pour sortir ; car pendant la morte eau, le port est toujours a sec. Les habitans de ce port ne laissoient pas d’avoir autrefois en temps de paix jusqu'à 40 ou 50 barques, avec lesquelles ils alloient jusqu'à Lisbonne, en Terre Neuve ou au Chapeau Rouge, d’où ils faisoient leur retour a Granville ; mais il n’y a plus aucun bâtiment dans ce port, tant a cause de la guerre que parce que le commerce de St Malo a tout absorbé et les maîtres de ce port qui avoient autrefois des bâtiments sont a présent maîtres pilotes ou décoleurs, c’est-à-dire pilotes des passes de St Malo, dont une des passes s’appelle du Décolé. Il n’y a pas mesme lieu d’esperer que jamais ce lieu se remette, car la misère y est extrême et il n’y a personne en état de soutenir les autres. »
(Mélanges, Société de l’histoire de Normandie, 1927).
NB : 1 pied = 324mm ; 1 tonneau = 2,83 m3 (mesure utilisée pour jauger les bateaux).